Augustin Tine, APR,
ministre des forces armées
Augustin piéTINE
Il
parait que quand il parle à ses militants de Fandène, c’est comme Abubakar Chekau en train de galvaniser ses
Boko Haramers. Ils font un somme pendant son propos et se réveillent pour aller
poser des bombes. Avec Augustin, aussi, c’est la même rengaine. C’est barbant
quoi ! « Mesdames, messieurs, on est là aujourd’hui…». Il a pourtant
gagné les élections dans son bled. Les pauvres, ils doivent vraiment s’ennuyer.
Côté nippe, ça ne donne pas non plus trop envie de zieuter. C’est moins chirurgical (il est dentiste. ses
patients ont dû souffrir le martyre. Quand le toubib vous sourit, ça rassure)
Ousman
Blondin Diop disait de l’élite technocratique postindépendance qu’elle avait la
« certitude de détenir à elle seule les solutions des problèmes ».
L’ancien de Ngazobil, lui, en crée davantage. Prière, madame, de revoir la mise
de monsieur avant qu’il ne mette les pieds dehors. Faites en un devoir
patriotique. A moins que ce soit du
garde-à-vous à la maison. L’ennemi a été identifié (histoire de rester dans le
jargon militaire). C’est lui ! Erreur de frappe. Lâchons plutôt les bombes
sur ses costumes aux manches anormalement longues, le col et les revers peu
bien apprêtés, les cravates aventureuses, ses pantalons –osons le dire-
bouffants, le bas plus froncé que l’entrejambe créant parfois des plis creux et
aux relevés vieillots. Envisageons de le mettre en treillis pour que le
supplice des yeux ne les énuclée un matin. Encore qu’il n’est ni fils d’Apollon
le Grec ni descendant de Venus la romaine. Faudrait-il, en dernier ressort, supplier nos « Diambars » en partance pour
l’Arabie Saoudite (Tiens, on n’en parle plus là) de le déposer chez Matteo
Renzi. Repos !
Notre
ministre des forces armées est moins « désarmé » avec le boubou
traditionnel qui lui donne moins l’allure d’un raide maréchal de camp. Et si
Macky nommait Diouma Dieng premier ministre ! L’ami de Thierno Alassane
Sall, avec son 5.5/10, passerait certainement à la trappe au prochain
remaniement.
Alioune Mbaye
Nder, musicien
Alors Nder, à quand la douce
« transhumance » vestimentaire ?
Quand
on loue la miséricorde du Seigneur des religions monothéistes, le dévot est en
interaction avec l’imaginaire « collectif ». Parfois, il pleure
toutes les larmes de son corps. Quand c’est le maître bienfaiteur, le mortel,
sous nos cieux, qu’il faut encenser, les exaltés, quelquefois des larbins,
marmonnent leur acquiescement, entrent en transe et étalent leur générosité. Le
louangeur doit savoir en profiter avant qu’ils ne se rendent compte du manège
« institutionnalisé ». Ailleurs (ou toujours), en politique, on vous
tourne en bourrique. Il faut s’assurer que le mors est bien en métal. Le pur
sang (même s’il n’y en a pas chez les bourriques) est impétueux. Il boit
l’obstacle ou vous jette à terre au beau milieu d’une nature hostile. Le
thuriféraire plus avide que fasciné qui se complaisait dans de fausses
espérances ne se relèvera que grâce à sa
ténacité et à sa capacité à s’adapter à la nouvelle configuration de son cadre
d’expression qu’il avait déserté (Ou du moins qu’il ne réintégrait que pour
nous apprendre que sa majesté est une divinité). Les férus des petits plaisirs
de la Cour de France sous la Régence de Philippe d’Orléans y sont parvenus.
Pourquoi pas l’ex rossignol des prairies bleues ? Il peut aussi choisir de
cajoler les hommes de cour. Il faudra alors faire face à Doudou Ndiaye
Mbengue !
Nder
nous dit qu’il a traversé beaucoup de difficultés. Nous aussi, nous avons été
peinés par sa « mue ». Il devra en faire une autre. Pendant son
« errance », on a appris à mieux s’habiller. On ne porte plus de
casquette avec n’importe quelle mise, même pour dissimuler une tête chauve. La
bouffonnerie est la chasse gardée de la nouvelle vague. Le salut est dans la
transition que le roi du Mbalax est train de réussir en enfilant par exemple
des costumes à la fois smart et « casual », en alliant le chic et le
décontracté. Il ne s’agit pas non plus d’adopter la solennité vaniteuse des
goûts de Karim Guéye le « ndar ndar » ou de faire du « no look ».
Le talent ne suffit plus au pays de la Téranga où on célèbre Ouzin
« Barigo » et où on ne connait pas la défunte Aminata Fall, où on
s’excite devant des « amazones » et autres « gazelles » aux
mouvements extravagants et délaisse celle qui
leur donne une signification à Toubab Dialaw.
La
pratique esthétique est complexe. Elle traduit la maturité (ou non) de celui
qui la cultive. C’est tout un ensemble homogène (la gestuelle, la
posture…) qui détermine le rapport à l’autre. L’artiste doit se donner une
identité - pas forcément loufoque - qui témoigne de son état d’esprit, de
l’évolution de son corps (ce corps qui prend de l’âge. Yen a qui pensent à Johnny Hallyday mais là c’est autre chose),
de son art, de son environnement sociologique. Le Mbalax a ses exigences
vestimentaires. Nder, il faut t’y mettre, « boul yakh sa palakh ». Tu
es talentueux.
Alias Diallo,
musicien
El Capo de la frime
Sidy
Le Soleil, (Laissez-passer), nous rappelait récemment l’histoire de cette
allemande que l’époux propret a tellement agacée qu’elle s’est résolue à
demander le divorce. Il y a de ces êtres qui ne font rien dans les proportions
normales. Ils en disent (Et dire c’est faire selon John Austin) toujours un peu
plus. Parfois beaucoup moins. Permettez-moi de vous ennuyer avec mes anecdotes
de ma barbante vie dakaroise. Quand
mon cousin et moi obtînmes le bac (je me demande comment il a fait), nous nous
inscrivîmes à l’Université Catastrophiquement Archaïque de Dakar (Ucad), au
Centre de formation de jets de pierres et de techniques de défense aux grenades
lacrymogènes. Ne disposant pas d’un logement au campus universitaire, nous
quittions, chaque matin, les Parcelles à assainir pour nous y rendre. Mon
cousin était friand d’anecdotes. Il en donnait souvent. Un jour, sur le chemin
du retour, pour une insignifiante histoire de monnaie, il se bagarra avec le
receveur du bus. Arrivé à la maison, le
visage boursouflé, oubliant qu’on avait partagé le même bus, il raconta la
correction qu’il avait infligée au receveur. Moi, ce n’était pas ce que j’avais
vu. Il était imbu de sa personne (tu m’excuseras « couz » si tu lis
ces quelques lignes. Je voulais te le dire depuis longtemps mais puisque t’es
un colosse…). Parfois, il suffisait juste qu’il se tût pour qu’on le
complimentât pour sa mise ou qu’on le raillât moins. Ses drôles de mimiques,
son exubérance de style et ses
extravagances « juvéniles » exaspéreraient plus qu’elles ne
fascineraient des groupies surexcités. Et pourtant, il se croyait si bien
fringant, si bien endimanché. C’est à se demander s’il ne prenait pas la
pestilence pour de la fragrance. Aujourd’hui, le pédant a fait sa mue. Pour me
souvenir des excentricités de mon cousin, il me suffit juste de passer une
vidéo d’Alias Diallo, le précurseur du « Salsa Jalgati » (Allez savoir.
James Gadiaga et le super Cayor nous avaient bien vendu un tel machin, le
« Salsa Mbalax ». Et pour ne pas rabâcher la même chose, Alias y
accole la danse préférée de nos éphémères héros de 2002). El Capo (lui, il dit
que cela signifie « chef suprême » mais puisque je m’étais chamaillé
avec mon prof d’espagnol…), ne veut rien faire comme les autres. Et cela lui
joue des tours trop souvent. Un jour, il débarque sur un plateau de télévision
couvert du « drapeau » des Pays Bas (Bon, disons costume quoi !)
pour nous dire ceci : « Qu’il vente, qu’il neige, je porte toujours
un costume, même lors de la fête de Tabaski. J’en mettrai quatre-vingts le jour
de mon anniversaire au Théâtre national Daniel Sorano (on n’a pas regardé pour
vérifier). J’ai trente costumes sur mesure dans mon armoire. J’aime la belle
vie. Je joue plus que tous les musiciens sénégalais. Je suis d’une autre
génération mais les jeunes (qui aimaient aussi Ndiogou loula intéressé, Badou
Ndiaye et adulent Ouzin Barigo pour autre chose que leurs notes) raffolent de
mes spectacles… ». Lequel de tes spectacles ? Quand tu chantes et
danses ton salsa jalgati ou quand tu joues au baladin, à nous faire pouffer de
rire, kaaw hoto watt, mais puisque netto ko bandoum…je m’en arrête là.
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