Quand le coureur de jupons drague une
crédule demoiselle, il lui chuchote qu’elle est plus torride que Rihanna, plus
pimpante que Beyonce. Ou pour faire local, sa tronche mieux « sculptée »
par le Seigneur que celle de Vivi ex Ndour, sa silhouette plus fine que celle
de Coumba Gawlo, ses formes plus généreuses que celles d’Arame Thioye, la
poitrine plus… (Tout doux, on est dans un pays de croyants). C’est un jeu de
dupe et de pipeau. Mais en voulant
abusivement jouer avec les flammes de la pulsion, de l’impulsion, on
finit souvent dans « des couvertures en bandes de coton, sur une claie de
jonc tissé et consolidé par des lattes » (Abdoulaye Sadji, Tounka).
N’galka Guèye, illustre descendant d’une légendaire famille, « merveilleux
pêcheur et lutteur grandiose », subit ce triste sort. N’galka disait
prétentieusement ceci : « Moi, me marier sur la terre ferme, avec une
fille des hommes ? Mon épouse viendra de la mer, je veux des enfants qui
ajoutent à ma science l’hérédité supérieure des maîtres de la mer ». Cela
le perdit. Yves Niang aussi avait
présomptueusement dit être le plus « branché » des chanteurs de la
banlieue, le mieux habillé. Parfois, les subtilités de la langue wolof ou
française peuvent nous faire énoncer des choses qui trahissent nos pensées. Le
gars voulait certainement dire « mieux accoutré ». Le problème, c’est
qu’il croit pouvoir enfiler le « pyjama » mieux que Michael Jackson
qui ne faisait que ça dans la vie.
A trop convoiter les étoiles sans savoir
à quoi elles ressemblent, on ramasse au bout de la nuit, un cône, une coquille
ou peut-être la fortune sans savoir quoi en faire. La nouvelle vague d’artistes-chanteurs
(et parfois certaines « anciennes gloires ». Gorgui Ndiaye par
exemple se déguise comme un adolescent qui vient de s’affranchir de la tutelle
parentale), s’entiche du ridicule pour nous apparaître plus niaise que ne le
laissent penser les thèmes abordés dans leurs chansons. Leurs vidéos sont devenues des plateaux
d’exhibition du burlesque. Le caprice vestimentaire de l’artiste est permis
quand il nous parle, quand il a une valeur symbolique au-delà des
« amusantes » et insolites tendances de la mode dont Waly et ses
« coreligionnaires » sont épris. Sous d’autres cieux, on doit certainement
se moquer du nègre qui singe comme on railla Battling Siki du temps de ses
extravagances de nouveau rupin parmi les Toubabs. Ici, c’est notre champion.
C’est toujours Mbarick Fall. Pour eux, c’était juste un drôle de personnage qui
suscita leur curiosité. Une brute qui aimait leurs insignifiantes choses, qui
les amusait comme un chimpanzé jouant au dandy. Finalement, ils n’étaient subjugués que par le boxeur à la poigne ravageuse. Leur
« plagiaire » les égayait tout au plus.
Ne tenez pas trop compte de ce que vous
venez de lire. C’est un pathétique et aigri has been qui se lâche sur des
« gamins » choyés et friqués qui sortent avec de tentantes nanas
qu’il ne voit qu’à la télé. Tenez bon. Quelques surexcités groupies du pays que
chantait Mbissane Ngom vous témoignent admiration ! C’est largement
suffisant ! Vous n’avez que faire d’une carrière internationale comme
Ismael Lô, Baaba Maal et autres…C’est la vieille garde ça !
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