Me Madické
Niang, ancien ministre
Madické, maître ès élégances
Joueur
de foot, il aurait certainement demandé une dérogation à la Fifa pour jouer en
costume ou en boubou merveilleusement empesé. A quoi devait-on s’attendre
franchement avec un « ndar-ndar » friqué ? Pas de souci Madické,
la Crei est en hibernation ! Revenons à nos étoffes, c’est plus relaxant.
Dans la dèche, le dernier ministre des affaires étrangères sous le régime
libéral, c’est le « gars qui s’acoquine » avec le cireur ou le coiffeur
du coin pour de petits forfaits. Il est un homme raffiné. Le smart-casual,
il ne connait pas. L’entremetteur de Wade auprès de Touba est trop habillé.
Quelquefois, ça peut être un problème.
Mille
balles à celui qui l’a une fois aperçu en chemise, en polo, la cravate desserrée !
Ce n’est pas Madické ça. Le style décontracté, ce n’est pas trop sa marotte. Le
jean, ce serait un supplice pour celui chez qui Laye Wade crèche. Il préfère mettre ses costumes classe. Les
pochettes de ses vestes aux plis souvent en pointe et assorties aux chemises
lui donnent un peu plus de punch (vieux de la vieille garde de la sape, il
aurait sans doute préféré qu’on dît élégance). Ses lunettes y participent. Ne
les enlevez surtout pas maître. Nous vous aimons mieux avec. Il est une fois
arrivé qu’on vous confonde avec quelqu’un d’autre. Vous n’en tirerez pas
gloire.
Madické,
il faut qu’il pense à varier sa garde-robe quand même. Sait-on jamais, avec les
manifestations annoncées de ses copains du Fpdr, il est plus commode de prendre
ses jambes à son cou avec un polo, une chemise qu’avec un costume trois
pièces ! Pour qu’il se lâche un peu, il lui est accordé une note de
7.5/10. Sinon, il aurait tapé plus fort. C’est sûr.
Abdoulaye Wade
Gorgui fait de la résistance
On
disait de lui, à l’instar d’un autre panafricain Kwame Nkrumah, qu’il était
atteint de mégalomanie. Il nous a laissé, par exemple, un colosse sur une de
nos collines malgré le tollé qu’il a suscité. Le seul aspect sur lequel
l’« ami » de l’extrême gauche sénégalaise (c’est du pipeau mais
appelons le comme ça) n’a jamais défrayé la chronique avec exubérance, c’est
sur son port vestimentaire. Le bonheur, le père de Sindiely l’a trouvé dans la
transition opposition-pouvoir en gardant tout de même un brin de style
distingué qui lui est propre. N’allez pas imaginer des choses. L’afro, ce
n’était pas dans ses cordes ! Cela ne fait pas partie de la kyrielle de
promesses qu’il nous avait faite. La « défroque » avec ses bretelles
qui lui avaient valu quelques mimétismes bien inspirés, est jetée dans le bac à ordures du voisin.
Les
costumes sur mesure avec souvent des pochettes assorties à ses chemises lui
confèrent une allure plus jeune que… (Disons le vieux routier Dansokho !).
On ne peut pas lui chercher noise avec les revers, les manches,
l’assortiment…Tata Viviane a assuré ! Par contre, avec l’abacost, c’est
moins bien réussi. La veste de l’abacost est parfois longue et lui donne l’air
d’un patriarche dans une lugubre gérontocratie. Elle ne reflète pas la
personnalité très relâchée de l’ancien président. Ce style subsaharien est en
tout cas moins abouti que le boubou traditionnel avec l’écharpe autour du cou.
Son « poupon », Karim, semble d’ailleurs s’en être bien inspiré depuis
quelques temps. Le nouveau locataire…de la place de l’obélisque, ce n’est pas
apollon mais c’est select ! C’est
« njomboor » !
Nous
lui filons la même note que son logeur, Me Madické Niang, 7.5/10. Ça nous éviterait
une rixe dans leur cocon douillet de Fann résidence.
Eh hadj Ndiaye, artiste musicien
El hadj des « anar »
vestimentaires
Massigui
aime Karmen d’une manière quasi obsessionnelle, insaisissable. Il lui
« pardonne », sans remontrance, ses incartades. Et la volage Karmen
n’abhorre pas sa compagnie égayante. Massigui, c’est le genre de personnage qui
vous manque quand il n’est pas là et agace par son assiduité et sa
prévisibilité. Il débarque toujours avec ses nippes, ses dithyrambes et ses
manières disgracieuses qui distraient plus qu’ils ne suscitent apitoiement.
« Dou merr dou guedd » (il ne fait pas la tête). C’est plus qu’un ami et moins qu’un amant.
Les prétendants ne le blairent pas ; lui, aimerait les étrangler. Dans le
film Karmen Geï de Joseph Gaï Ramaka, Massigui, c’est El hadj Ndiaye,
l’interprète de « Boor Yi » ou si vous voulez de « Bonjour ça va
comment va la santé ». Le personnage et la personne s’imbriquent sous
plusieurs traits. Il chante dans la vraie vie. Dans la fiction, les cœurs des
férus de bonnes notes battent la chamade. Qu’il se nomme Massigui, El hadj ou
tout autre nom que Sembène Ousmane a bien voulu lui donner (Camp Thiaroye et
Guelwaar dans une moindre mesure), cet ami de la nature se donne une liberté
vestimentaire aussi osée que le style musical qu’il a adopté dans un pays
friand de « vacarme », de « tassou » et de
« bongo ».
Les
boutons, chez lui, sont des accessoires encombrants. Le tailleur pouvait ne pas
se triturer les méninges à vouloir les assortir à ses « sabadors » si
peu pimpants. Quand il a débarqué à la soirée de son ami Wasis Diop (qui n’est
pas beaucoup mieux loti non plus. Mais, lui, on le sait, c’est un toubab qui
parle wolof) à l’institut culturel Léopold Sédar Senghor pour reprendre
ensemble le morceau « Jiné ji », Elhadj donnait l’impression de venir
tout droit de ses champs (décidemment c’est un touche-à-tout). Ce jour là, il
portait un « falzar » plus ample que les robes des mamies, amies de
Jacques le maire honoraire, porteuses de pancartes de la place Protêt. Il
parait que Mbaye « tenguedj » n’aime plus aborder le machin dont il
s’occupe quand il ne « migre » pas.
Nos plates excuses Diop.
A
force de contempler les arbres, on finit par s’éprendre des écorces dont ils se
« parent ». Si la tentation de les parodier est viscérale, il faut
revenir vers les siens pour reprendre goût au conformisme étouffant. L’adepte
de la musique acoustique s’est trop longtemps hiberné. « Les gens, tu l’as
dit El hadj, un jour (on ne sait plus quand et où), n’entendent que ce qu’ils
voient ». Alors fais en sorte qu’ils entendent tes belles notes et voient
un chanteur mieux sapé que Massigui à moins que guitare, harmonica et semences,
tes principales passions, aient grevé le budget.
Idrissa Seck,
Rewmi
Comme ci comme ça !
Il
lui arrive de se noyer dans ses boubous traditionnels. Idy, ce n’est pas Tom pouce. Il n’est pas bâti à
chaux et à sable non plus. Disons le franchement, il est plutôt petit. L’époux
de Ndeye Penda Tall doit en tenir compte. Encore plus s’il s’agit de boubou
traditionnel. Avec les costumes droits qui siéent mieux à sa morphologie, il
s’en sort pas mal. Pas autant que le croisé. Il ne le rendrait toutefois pas
disgracieux.
Les
couleurs merveilleusement assorties lui donnent une allure plus fringante. La
coupe des manches de ses vestes laissant entrevoir la chemise participe à les
rendre plus « griffées ». Le numéro un de Rewmi se donne, sans
désinvolture tout de même, plus de liberté dans son port vestimentaire, avec
parfois un style très décontracté, le plus souvent sans ses cravates qu’il noue
admirablement. Le polo, il en porte également sous ses vestes avec cependant
moins de fortune.
Les
revers de ses pantalons sont bien travaillés. Le revers, cette fois-ci, de la
médaille avec le « jardinier des rêves » d’Abdoulaye Wade, c’est
quand il enfile les boubous traditionnels. D’ailleurs, ils le couvrent plus
qu’il ne les porte. Ils « maltraitent » sa corpulence peu gaillarde.
Les coupes manquent de justesse et lui donnent une allure presque anodine. Il
faut y remédier car Ndaamal Cajor n’aime pas ça ! Un petit tour chez le
tailleur du coin, à « Grand Thiès », pour une petite retouche lui
aurait certainement permis de distancer son « ami » Macky. 7/10.
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