mercredi 11 novembre 2015

Célébrités et sape

Me Madické Niang, ancien ministre
Madické, maître ès élégances
Joueur de foot, il aurait certainement demandé une dérogation à la Fifa pour jouer en costume ou en boubou merveilleusement empesé. A quoi devait-on s’attendre franchement avec un « ndar-ndar » friqué ? Pas de souci Madické, la Crei est en hibernation ! Revenons à nos étoffes, c’est plus relaxant. Dans la dèche, le dernier ministre des affaires étrangères sous le régime libéral, c’est le « gars qui s’acoquine » avec le cireur ou le coiffeur du coin pour de petits forfaits. Il est un homme raffiné. Le smart-casual, il ne connait pas. L’entremetteur de Wade auprès de Touba est trop habillé. Quelquefois, ça peut être un problème.
Mille balles à celui qui l’a une fois aperçu en chemise, en polo, la cravate desserrée ! Ce n’est pas Madické ça. Le style décontracté, ce n’est pas trop sa marotte. Le jean, ce serait un supplice pour celui chez qui Laye Wade crèche.  Il préfère mettre ses costumes classe. Les pochettes de ses vestes aux plis souvent en pointe et assorties aux chemises lui donnent un peu plus de punch (vieux de la vieille garde de la sape, il aurait sans doute préféré qu’on dît élégance). Ses lunettes y participent. Ne les enlevez surtout pas maître. Nous vous aimons mieux avec. Il est une fois arrivé qu’on vous confonde avec quelqu’un d’autre. Vous n’en tirerez pas gloire.

Madické, il faut qu’il pense à varier sa garde-robe quand même. Sait-on jamais, avec les manifestations annoncées de ses copains du Fpdr, il est plus commode de prendre ses jambes à son cou avec un polo, une chemise qu’avec un costume trois pièces ! Pour qu’il se lâche un peu, il lui est accordé une note de 7.5/10. Sinon, il aurait tapé plus fort. C’est sûr.

Abdoulaye Wade
Gorgui fait de la résistance
On disait de lui, à l’instar d’un autre panafricain Kwame Nkrumah, qu’il était atteint de mégalomanie. Il nous a laissé, par exemple, un colosse sur une de nos collines malgré le tollé qu’il a suscité. Le seul aspect sur lequel l’« ami » de l’extrême gauche sénégalaise (c’est du pipeau mais appelons le comme ça) n’a jamais défrayé la chronique avec exubérance, c’est sur son port vestimentaire. Le bonheur, le père de Sindiely l’a trouvé dans la transition opposition-pouvoir en gardant tout de même un brin de style distingué qui lui est propre. N’allez pas imaginer des choses. L’afro, ce n’était pas dans ses cordes ! Cela ne fait pas partie de la kyrielle de promesses qu’il nous avait faite. La « défroque » avec ses bretelles qui lui avaient valu quelques mimétismes bien inspirés, est  jetée dans le bac à ordures du voisin.
Les costumes sur mesure avec souvent des pochettes assorties à ses chemises lui confèrent une allure plus jeune que… (Disons le vieux routier Dansokho !). On ne peut pas lui chercher noise avec les revers, les manches, l’assortiment…Tata Viviane a assuré ! Par contre, avec l’abacost, c’est moins bien réussi. La veste de l’abacost est parfois longue et lui donne l’air d’un patriarche dans une lugubre gérontocratie. Elle ne reflète pas la personnalité très relâchée de l’ancien président. Ce style subsaharien est en tout cas moins abouti que le boubou traditionnel avec l’écharpe autour du cou. Son « poupon », Karim, semble d’ailleurs s’en être bien inspiré depuis quelques temps. Le nouveau locataire…de la place de l’obélisque, ce n’est pas apollon mais c’est select !  C’est « njomboor » !
Nous lui filons la même note que son logeur, Me Madické Niang, 7.5/10. Ça nous éviterait une rixe dans leur cocon douillet de Fann résidence.

Eh hadj Ndiaye, artiste musicien
El hadj des « anar » vestimentaires
Massigui aime Karmen d’une manière quasi obsessionnelle, insaisissable. Il lui « pardonne », sans remontrance, ses incartades. Et la volage Karmen n’abhorre pas sa compagnie égayante. Massigui, c’est le genre de personnage qui vous manque quand il n’est pas là et agace par son assiduité et sa prévisibilité. Il débarque toujours avec ses nippes, ses dithyrambes et ses manières disgracieuses qui distraient plus qu’ils ne suscitent apitoiement. « Dou merr dou guedd » (il ne fait pas la tête).  C’est plus qu’un ami et moins qu’un amant. Les prétendants ne le blairent pas ; lui, aimerait les étrangler. Dans le film Karmen Geï de Joseph Gaï Ramaka, Massigui, c’est El hadj Ndiaye, l’interprète de « Boor Yi » ou si vous voulez de « Bonjour ça va comment va la santé ». Le personnage et la personne s’imbriquent sous plusieurs traits. Il chante dans la vraie vie. Dans la fiction, les cœurs des férus de bonnes notes battent la chamade. Qu’il se nomme Massigui, El hadj ou tout autre nom que Sembène Ousmane a bien voulu lui donner (Camp Thiaroye et Guelwaar dans une moindre mesure), cet ami de la nature se donne une liberté vestimentaire aussi osée que le style musical qu’il a adopté dans un pays friand de « vacarme », de « tassou » et de « bongo ».
Les boutons, chez lui, sont des accessoires encombrants. Le tailleur pouvait ne pas se triturer les méninges à vouloir les assortir à ses « sabadors » si peu pimpants. Quand il a débarqué à la soirée de son ami Wasis Diop (qui n’est pas beaucoup mieux loti non plus. Mais, lui, on le sait, c’est un toubab qui parle wolof) à l’institut culturel Léopold Sédar Senghor pour reprendre ensemble le morceau « Jiné ji », Elhadj donnait l’impression de venir tout droit de ses champs (décidemment c’est un touche-à-tout). Ce jour là, il portait un « falzar » plus ample que les robes des mamies, amies de Jacques le maire honoraire, porteuses de pancartes de la place Protêt. Il parait que Mbaye « tenguedj » n’aime plus aborder le machin dont il s’occupe quand il ne « migre » pas.  Nos plates excuses Diop.  
A force de contempler les arbres, on finit par s’éprendre des écorces dont ils se « parent ». Si la tentation de les parodier est viscérale, il faut revenir vers les siens pour reprendre goût au conformisme étouffant. L’adepte de la musique acoustique s’est trop longtemps hiberné. « Les gens, tu l’as dit El hadj, un jour (on ne sait plus quand et où), n’entendent que ce qu’ils voient ». Alors fais en sorte qu’ils entendent tes belles notes et voient un chanteur mieux sapé que Massigui à moins que guitare, harmonica et semences, tes principales passions, aient grevé le budget.

Idrissa Seck, Rewmi
Comme ci comme ça !
Il lui arrive de se noyer dans ses boubous traditionnels. Idy,  ce n’est pas Tom pouce. Il n’est pas bâti à chaux et à sable non plus. Disons le franchement, il est plutôt petit. L’époux de Ndeye Penda Tall doit en tenir compte. Encore plus s’il s’agit de boubou traditionnel. Avec les costumes droits qui siéent mieux à sa morphologie, il s’en sort pas mal. Pas autant que le croisé. Il ne le rendrait toutefois pas disgracieux.
Les couleurs merveilleusement assorties lui donnent une allure plus fringante. La coupe des manches de ses vestes laissant entrevoir la chemise participe à les rendre plus « griffées ». Le numéro un de Rewmi se donne, sans désinvolture tout de même, plus de liberté dans son port vestimentaire, avec parfois un style très décontracté, le plus souvent sans ses cravates qu’il noue admirablement. Le polo, il en porte également sous ses vestes avec cependant moins de fortune.
Les revers de ses pantalons sont bien travaillés. Le revers, cette fois-ci, de la médaille avec le « jardinier des rêves » d’Abdoulaye Wade, c’est quand il enfile les boubous traditionnels. D’ailleurs, ils le couvrent plus qu’il ne les porte. Ils « maltraitent » sa corpulence peu gaillarde. Les coupes manquent de justesse et lui donnent une allure presque anodine. Il faut y remédier car Ndaamal Cajor n’aime pas ça ! Un petit tour chez le tailleur du coin, à « Grand Thiès », pour une petite retouche lui aurait certainement permis de distancer son « ami » Macky. 7/10. 

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