mercredi 4 novembre 2015

Célébrités et Sape

 Mouhamed Ndao Tyson, lutteur
Tyson, le chic…et le hic
Quand Hercule se  met à vouloir dompter les étoffes, on  rit de sa maladresse. On peut aussi s’ébahir de sa métamorphose. Au début de sa carrière, le colosse avait adopté le « american way of life »…jusque dans son port vestimentaire. Entre temps, il a pris du muscle. Ou de l’embonpoint, c’est selon. Le tombeur de… (de qui encore ?) s’est un tantinet embourgeoisé. Le leader de la génération  « boul falé » ne s’accoutre plus. Il se fringue. Les t-shirts moulants mettant en exergue des muscles saillants, les treillis, c’était avant. Ce n’est pas encore si soigné que Karl Lagerfeld, mais ça passe beaucoup mieux.
Sa généreuse silhouette, contrastant avec les « vieux » dodus de l’arène, à l’époque, en avait fait un bon produit marketing. Qu’il fructifie avec un port altier. Sur ce plan, il se fait taper moins par la jeune garde ! Ces costumes –naturellement sur mesure- mettent en valeur sa carrure imposante. Ils ne sont pas longs. Ni amples. La largeur des épaules et le tour de poitrine ainsi que les manches et parfois la pochette donnent de la personnalité à son style. En boubou traditionnel, ces pantalons, un peu fuselés, lui vont à merveille. Il est à l’arène ce que le borgne est à l’aveugle. Le borgne, certains virages, il les rate aussi ! Le petit fin connaisseur « parisianisé », dédaigneux à souhait à l’égard des nouveaux du gratin peut s’en apercevoir à travers un geste mal inspiré, une posture peu appropriée. Un matin, « mbeurou askan wi » (le lutteur du peuple) met un beau costume à deux boutons, les mains dans les poches laissant transparaître une chemise débraillée. Et paf, « l’intrus » du gratin est démasqué ! Deux fentes latérales auraient pourtant suffi pour en jouir à son aise. C’est un petit exemple. Il y en a d’autres.
Note : 6,5/10. C’est mieux en tout cas que celle qu’on lui aurait collée dans l’arène.

Me Ciré Cledor Ly, avocat
Si peu Ciré, cet avo-cas
Le pauvre Karim Wade doit souffrir le martyre du fond de sa cellule (avec les inondations, Y en a qui ne répugneraient pas à y crécher !). En plus de languir de solitude, il doit supporter la tronche de l’homme à la tignasse drue, à la barbe touffue. Ça ne doit pas être très plaisant pour le « poupon de Gorgui », le seul capable de guider la meute de godillots se planquant dans le nichoir de Njomboor. Ne parlions-nous pas d’étoffes ? Passez-nous cet égarement de l’esprit
Dans la profession, maître Ciré Clédor Ly n’est pas de ceux qu’on qualifie d’avocaillons. C’est même, dit-on, un excellent procédurier. Il a bien empoisonné la vie des « marrons » de la République et d’une bien embêtante cour destinée aux fortunés de la cité. Le néologisme « avoc-haillon » lui irait, cependant, à merveille. Ne vous faites pas du mouron, il ne nous collera pas un procès. Ça le laisse de marbre. C’est comme faire grief à Peter Tosh de sniffer ! Au temple de Thémis, pour parler comme nos amis belges, il mord sur sa chique…moins que sur le chic quand il s’agit de se taper une garde-robe ou d’en jouir. Devrions-nous, peut-être, avec lui, envisager une « cour de répression du supplice de l’iris ». C’est plus relax que l’autre machin. Vous ne trouvez pas ?
Qu’il soit en boubou traditionnel, en costume, tout est de travers avec Ciré. Pourtant son allure svelte, s’il se fait violence, devrait inciter les magistrats à faire focus davantage sur sa plaidoirie que sur son style bizarroïde. James Brown, du temps de ses extravagances de négrillon, de petit parvenu, avait fait mieux. Les pièces à conviction ? Peuh !  De toute façon, on voit moins ce qu’il porte que sa tête. Le pan, les cravates, les chaussures mal assorties, le « sabador » mal boutonné, ses lunettes à verres correcteurs que nous  voudrions qu’il cassât…Tout est fichu. On s’en arrête là. On ne voudrait pas non plus griller toutes nos chances avec sa belle demoiselle qui fait jaillir une lumière tamisée dans un cocon douillet assombri par la « toison » de qui vous savez. L’accusé peut rendre grâce au Ciel d’avoir mis sur le chemin de sa détresse un  juge en état de vulnérabilité. Et pour elle (nous ne la nommerons pas car le «  mauvais œil » nous guette, dixit notre prési !), cette fleur que nous ne voudrions voir faner, le pater familias s’en tire avec la moyenne, 5.5/10. En même temps, c’est difficile de faire pire que le « gars » de Fandène.


Mbagnick Ndiaye, ministre de la culture et de la communication
Aïe Mbagnick, un peu de couture !
Mbagnick toi aussi (on nous interdit le vouvoiement sur cette planète) ! La première de nos dames, pour parler comme Wasis Diop, ne peut pas débarbouiller les « grands garçons » et gratter les casseroles en même temps. Elle est très occupée à distribuer ses jolis sourires par-ci, par-là, par les inaugurations et condoléances, les épaulettes du « successeur de Napoléon », son régime alimentaire (il parait que tonton Macky veut se mettre au foot. Dommage que la gérontocratie roupillant à la Cnri n’adhère pas trop au cumul de fonctions). Mbagnick, allons chez le tailleur ! Mbagnick, va chez le coiffeur (le sien, s’il en a, doit être borgne) ! C’est fini tout ça ! Marême n’a plus le temps de pouponner les « Fatick boys ». Matar, le cadet, se débrouille tout seul maintenant. Mais avec le maire de Ngayokhem, tout est fichu. C’est un tourment que même le fait d’être Sérère (c’est-à-dire un Toucouleur raté ! Ne vous en offusquez pas, nos us et coutumes nous y autorisent) ne saurait justifier.
On peut avoir une calvitie de désargenté des grand places de Dakar, une tronche peu hospitalière et décider de paraître plus smart que d’habitude. C’est simple, ça ne requiert pas une ingéniosité au dessus des minuscules capacités des Sérères ! Un costume, on ne se le couvre pas. On le porte. Le boubou, il peut être grand mais on n’en fait pas un couvre-lit. Il y a des gens qui se plaisent dans le musée de l’horreur ; d’autres dans celui là plus enchanteur où le beau rappelle l’effort de soi. Mbagnick n’en fait pas quand il s’agit de se nipper. Avec lui, la cravate ne pend pas seulement sur la poitrine. Elle s’égare dans le flot de gestes mal inspirés, dans une veste épousant peu le corps. Ses pantalons, plus réussis, répugnent à « s’amouracher » avec des chaussures qui, même dépariées, auraient mieux participé à la mise de notre ministre de la culture et de la communication.
Monsieur Ndef Leng semble se plaire dans ses « loques ». C’est la seule éclaircie dans ce méandre de goûts peu relevés. On ne peut pas reprocher à Joe Ouakam ses folies intermittentes. Il n’aurait pas existé à nos yeux. Mbagnick, son originalité est de ne pas chercher à ressembler à un autre. Il est lui-même, avec ses goûts d’un autre temps. La fonction ministérielle ne l’a pas changé. Et pour cette belle leçon de vie et d’humilité, le Sérère récolte la note de 6/10. Mbagnick, ne te fais pas du mouron, c’est une bonne note ! Demande à tes copains ministres.

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