Mouhamed Ndao
Tyson, lutteur
Tyson, le chic…et le hic
Quand
Hercule se met à vouloir dompter les
étoffes, on rit de sa maladresse. On
peut aussi s’ébahir de sa métamorphose. Au début de sa carrière, le colosse
avait adopté le « american way of life »…jusque dans son port
vestimentaire. Entre temps, il a pris du muscle. Ou de l’embonpoint, c’est
selon. Le tombeur de… (de qui encore ?) s’est un tantinet embourgeoisé. Le
leader de la génération « boul falé » ne s’accoutre plus. Il se
fringue. Les t-shirts moulants mettant en exergue des muscles saillants, les treillis,
c’était avant. Ce n’est pas encore si soigné que Karl Lagerfeld, mais ça passe
beaucoup mieux.
Sa
généreuse silhouette, contrastant avec les « vieux » dodus de
l’arène, à l’époque, en avait fait un bon produit marketing. Qu’il fructifie
avec un port altier. Sur ce plan, il se fait taper moins par la jeune
garde ! Ces costumes –naturellement sur mesure- mettent en valeur sa
carrure imposante. Ils ne sont pas longs. Ni amples. La largeur des épaules et
le tour de poitrine ainsi que les manches et parfois la pochette donnent de la
personnalité à son style. En boubou traditionnel, ces pantalons, un peu
fuselés, lui vont à merveille. Il est à l’arène ce que le borgne est à
l’aveugle. Le borgne, certains virages, il les rate aussi ! Le petit fin
connaisseur « parisianisé », dédaigneux à souhait à l’égard des
nouveaux du gratin peut s’en apercevoir à travers un geste mal inspiré, une
posture peu appropriée. Un matin, « mbeurou askan wi » (le lutteur du
peuple) met un beau costume à deux boutons, les mains dans les poches laissant
transparaître une chemise débraillée. Et paf, « l’intrus » du gratin
est démasqué ! Deux fentes latérales auraient pourtant suffi pour en jouir
à son aise. C’est un petit exemple. Il y en a d’autres.
Note :
6,5/10. C’est mieux en tout cas que celle qu’on lui aurait collée dans l’arène.
Me Ciré Cledor
Ly, avocat
Si peu Ciré, cet avo-cas
Le
pauvre Karim Wade doit souffrir le martyre du fond de sa cellule (avec les
inondations, Y en a qui ne répugneraient pas à y crécher !). En plus de
languir de solitude, il doit supporter la tronche de l’homme à la tignasse
drue, à la barbe touffue. Ça ne doit pas être très plaisant pour le
« poupon de Gorgui », le seul capable de guider la meute de godillots
se planquant dans le nichoir de Njomboor. Ne parlions-nous pas d’étoffes ?
Passez-nous cet égarement de l’esprit
Dans
la profession, maître Ciré Clédor Ly n’est pas de ceux qu’on qualifie
d’avocaillons. C’est même, dit-on, un excellent procédurier. Il a bien
empoisonné la vie des « marrons » de la République et d’une bien
embêtante cour destinée aux fortunés de la cité. Le néologisme
« avoc-haillon » lui irait, cependant, à merveille. Ne vous faites
pas du mouron, il ne nous collera pas un procès. Ça le laisse de marbre. C’est
comme faire grief à Peter Tosh de sniffer ! Au temple de Thémis, pour
parler comme nos amis belges, il mord sur sa chique…moins que sur le chic quand
il s’agit de se taper une garde-robe ou d’en jouir. Devrions-nous, peut-être,
avec lui, envisager une « cour de répression du supplice de l’iris ».
C’est plus relax que l’autre machin. Vous ne trouvez pas ?
Qu’il
soit en boubou traditionnel, en costume, tout est de travers avec Ciré.
Pourtant son allure svelte, s’il se fait violence, devrait inciter les
magistrats à faire focus davantage sur sa plaidoirie que sur son style
bizarroïde. James Brown, du temps de ses extravagances de négrillon, de petit
parvenu, avait fait mieux. Les pièces à conviction ? Peuh ! De
toute façon, on voit moins ce qu’il porte que sa tête. Le pan, les cravates,
les chaussures mal assorties, le « sabador » mal boutonné, ses
lunettes à verres correcteurs que nous
voudrions qu’il cassât…Tout est fichu. On s’en arrête là. On ne voudrait
pas non plus griller toutes nos chances avec sa belle demoiselle qui fait
jaillir une lumière tamisée dans un cocon douillet assombri par la
« toison » de qui vous savez. L’accusé peut rendre grâce au Ciel
d’avoir mis sur le chemin de sa détresse un
juge en état de vulnérabilité. Et pour elle (nous ne la nommerons pas
car le « mauvais œil » nous guette, dixit notre prési !), cette
fleur que nous ne voudrions voir faner, le pater familias s’en tire avec la
moyenne, 5.5/10. En même temps, c’est difficile de faire pire que le
« gars » de Fandène.
Mbagnick Ndiaye,
ministre de la culture et de la communication
Aïe Mbagnick, un peu de
couture !
Mbagnick
toi aussi (on nous interdit le vouvoiement sur cette planète) ! La
première de nos dames, pour parler comme Wasis Diop, ne peut pas débarbouiller
les « grands garçons » et gratter les casseroles en même temps. Elle
est très occupée à distribuer ses jolis sourires par-ci, par-là, par les
inaugurations et condoléances, les épaulettes du « successeur de
Napoléon », son régime alimentaire (il parait que tonton Macky veut se
mettre au foot. Dommage que la gérontocratie roupillant à la Cnri n’adhère pas
trop au cumul de fonctions). Mbagnick, allons chez le tailleur ! Mbagnick,
va chez le coiffeur (le sien, s’il en a, doit être borgne) ! C’est fini
tout ça ! Marême n’a plus le temps de pouponner les « Fatick
boys ». Matar, le cadet, se débrouille tout seul maintenant. Mais avec le
maire de Ngayokhem, tout est fichu. C’est un tourment que même le fait d’être
Sérère (c’est-à-dire un Toucouleur raté ! Ne vous en offusquez pas, nos us
et coutumes nous y autorisent) ne saurait justifier.
On
peut avoir une calvitie de désargenté des grand places de Dakar, une tronche
peu hospitalière et décider de paraître plus smart que d’habitude. C’est
simple, ça ne requiert pas une ingéniosité au dessus des minuscules capacités
des Sérères ! Un costume, on ne se le couvre pas. On le porte. Le boubou,
il peut être grand mais on n’en fait pas un couvre-lit. Il y a des gens qui se
plaisent dans le musée de l’horreur ; d’autres dans celui là plus enchanteur
où le beau rappelle l’effort de soi. Mbagnick n’en fait pas quand il s’agit de
se nipper. Avec lui, la cravate ne pend pas seulement sur la poitrine. Elle
s’égare dans le flot de gestes mal inspirés, dans une veste épousant peu le
corps. Ses pantalons, plus réussis, répugnent à « s’amouracher » avec
des chaussures qui, même dépariées, auraient mieux participé à la mise de notre
ministre de la culture et de la communication.
Monsieur
Ndef Leng semble se plaire dans ses « loques ». C’est la seule éclaircie
dans ce méandre de goûts peu relevés. On ne peut pas reprocher à Joe Ouakam ses
folies intermittentes. Il n’aurait pas existé à nos yeux. Mbagnick, son
originalité est de ne pas chercher à ressembler à un autre. Il est lui-même,
avec ses goûts d’un autre temps. La fonction ministérielle ne l’a pas changé.
Et pour cette belle leçon de vie et d’humilité, le Sérère récolte la note de
6/10. Mbagnick, ne te fais pas du mouron, c’est une bonne note ! Demande à
tes copains ministres.
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