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Une
poignée d’individus près d’un troupeau, un arbre au beau milieu d’une bande de
terre submergée de matières fécales forment le décor de l’arrière plan
d’un hameau peul du nord du Sénégal.
Cette photographie laisse également apparaître quelques constructions en dur,
des cases surplombées par des arbres qui cachent mal l’aridité de cet espace.
Cette
image, présentant, à première vue, un village monotone et miséreux, avec des
populations apparemment vivant d’agriculture et d’élevage, me rappelle les
années passées dans un patelin du nord où je fus obligé de m’adapter à la
nourriture, d’adopter un nouveau type de relations avec les aînés, d’écouter
plus que je ne parlais, d’accepter de partager des choses avec des gens que je ne connaissais
pas, de sourire même si je n’en avais pas envie, de pleurer comme tout le monde
sans savoir pourquoi. Quelque part dans le monde, cela s’appelle hypocrisie, ici
on parle de solidarité…une solidarité étouffante qui ne laisse aucune place à
l’initiative privée. Ici, quand quelqu’un quitte ce monde, sa progéniture ne se
partage pas ses biens, l'aîné en fait tout ce qu’il veut. Il est le seul à
savoir ce qui est bon pour tout le monde ! Quand l’aîné, nouvel opulent,
épouse une quatrième femme, c’est pour alléger le fardeau que portent les
autres épouses et mieux s’occuper des autres membres de la famille. Ici,
l’Imam, ce n’est pas l’érudit, c’est celui qui porte le « bon
nom », celui qui est « bien né ». La déclaration de 1789, ils
n’en ont pas encore entendu parler.
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